Examiné à partir de ce lundi par la commission des finances de l’Assemblée nationale, le Budget 2026 s’inscrit dans une trajectoire de réduction du déficit annoncée à 4,7 % du PIB, selon les dernières données gouvernementales. Le projet de loi de finances combine maîtrise des dépenses publiques et nouvelles réformes fiscales, avec des arbitrages assumés sur les hauts revenus, les holdings patrimoniales et le barème de l’impôt. Dans un contexte de tensions politiques et de délais resserrés, 1 710 amendements auraient été déposés sur la première partie, signalant une bataille technique autant que politique sur la structure des recettes et sur l’investissement public. Il est à noter que la phase en commission s’annonce déterminante pour calibrer l’impact réel des mesures sur les ménages, les entreprises et les collectivités.
Au cœur du texte figurent la prolongation d’une contribution minimale pour les hauts revenus, la mise à contribution des holdings, le gel du barème de l’impôt sur le revenu, ainsi qu’un abattement forfaitaire sur les pensions. S’y ajoutent la reconduction d’une surtaxe sur les grandes entreprises, la suppression de niches jugées obsolètes et plusieurs mesures sectorielles (colis importés, produits à fumer, seuils de TVA). Cette combinaison, selon Bercy, doit consolider la crédibilité budgétaire, tandis que la pression des taux et de la dette limite les marges de manœuvre. Pour éclairer les enjeux, voir les dossiers officiels sur la trajectoire du PLF 2026, la présentation de Bercy ici, ainsi que le suivi parlementaire sur le site de l’Assemblée. Cette tendance souligne une volonté d’ajuster la fiscalité sans casser la reprise, tout en sécurisant les équilibres sociaux.
Table des matières
Budget 2026 : trajectoire budgétaire, dépenses publiques et réduction du déficit
Le cadrage retient une baisse « en valeur » des crédits de la plupart des ministères, avec des exceptions notables pour les Armées (+6,7 Md€), l’Intérieur (+0,6 Md€) et la Justice (+0,2 Md€). L’objectif affiché est de rapprocher le solde public de la cible de 4,7 % du PIB en 2026, en ligne avec le cadrage publié par les autorités. Selon les documents budgétaires officiels, l’effort porte autant sur la dépense que sur la rationalisation des recettes. Les notes de conjoncture rappellent par ailleurs le poids de la dette et des taux, ce qui renforce l’impératif d’exécution. Pour un panorama pédagogique, voir la synthèse dédiée du ministère sur budget.gouv.fr et l’analyse parlementaire publiée par LCP.
- Crédits en baisse en valeur pour la plupart des ministères, recentrage sur sécurité, justice et défense.
- Investissement public priorisé sur les capacités de défense et la sécurité intérieure.
- Effort de réduction du déficit articulé autour d’ajustements fiscaux et d’économies ciblées.
- Arbitrages sensibles susceptibles d’évoluer en commission puis en séance.
Dans ce cadre, l’exécution 2026 dépendra de la soutenabilité des économies sur la durée et de la stabilité macrofinancière.
Commission des finances de l’Assemblée nationale : calendrier et arbitrages
La phase en commission des finances ouvre un cycle d’auditions, de chiffrages et de compromis. Selon la presse parlementaire, près de 1 710 amendements sont déposés sur la première partie de la loi de finances, reflet d’un rapport de force fragmenté et d’une recherche de marges sur chaque article clé. Le suivi en temps réel est disponible sur le dossier législatif et dans la presse spécialisée, dont Le Monde et Le Figaro. Il est à noter que la temporalité contrainte renforce les risques d’effets de bord.
- Amendements massifs sur les recettes, dont la fiscalité des ménages et des entreprises.
- Demandes d’évaluations d’impact avant arbitrages définitifs.
- Focus sur la soutenabilité des économies et la protection des aides sociales.
- Vigilance sur l’investissement public local et les effets de ciseaux des collectivités.
En filigrane, la crédibilité du cadre dépendra de la robustesse des chiffrages et des gages proposés.
Réformes fiscales du PLF 2026 : impôts, holdings et gel du barème
Le texte prolonge la contribution différentielle des hauts revenus avec un plancher d’imposition à 20 % au-delà de 250 000 € (célibataire) ou 500 000 € (couple). Selon Bercy, environ 24 300 foyers seraient redevables pour un rendement estimé à 1,5 Md€. Il introduit aussi une taxe sur les holdings patrimoniales détenant au moins 5 M€ d’actifs, visant près de 10 000 contribuables (rendement cible : 1 Md€). Parallèlement, le gel du barème de l’impôt sur le revenu et de la CSG provoquera environ 200 000 nouveaux entrants et un rendement agrégé d’environ 2,2 Md€. Pour un cadrage complet, consulter la présentation de Bercy ici et la fiche de référence de vie-publique.
- CDHR prolongée, signal de fermeté fiscale sur le haut de la distribution des revenus.
- Taxation des holdings pour limiter l’optimisation et élargir l’assiette.
- Gel du barème et de la CSG: élévation mécanique du rendement, effet de « glissement » inflationniste.
- Références utiles: budget.gouv.fr, L’Express, Actu.
Cette combinaison traduit une stratégie de rendement rapide tout en ciblant des comportements d’optimisation jugés excessifs.
Effets distributifs, comportements et cas d’usage
La bascule vers un abattement forfaitaire de 2 000 € sur les pensions, en remplacement de l’abattement de 10 %, allège l’impôt de 1,6 million de foyers (environ un quart des 6,8 millions concernés), tout en concentrant 84 % du rendement sur les 20 % de retraités les plus aisés. Exemple concret: « Claudine », ex-cadre avec 35 000 € de pension annuelle, verrait un allégement modéré si son abattement antérieur dépassait 2 000 €, à l’inverse d’un retraité à pension plus modeste, mieux protégé par le plancher. Pour une mise en perspective politique et sociale, voir les analyses d’Ekioz sur le pouvoir d’achat des retraités.
- Abattement forfaitaire plus favorable aux petites et moyennes pensions, contribution accrue du haut de l’échelle.
- Pour les ménages moyens, le gel du barème peut induire une hausse d’IR malgré des salaires constants en euros réels.
- Sur le haut de la distribution, la CDHR et la taxe sur holdings ciblent la planification patrimoniale.
- Analyses complémentaires: perspectives 2026 et stratégies de recettes.
Pour les entreprises, la reconduction de la surtaxe sur les grandes sociétés (rendement ciblé: 4 Md€) rebat la hiérarchie des coûts fiscaux sur les groupes au CA ≥ 1 Md€, ce qui pourrait influencer les décisions d’investissement à court terme.
Aides sociales, mesures sectorielles et investissement public dans le Budget 2026
Le texte supprime 23 niches fiscales jugées obsolètes pour environ 5 Md€, dont l’exemption d’IR sur indemnités journalières ALD et la réduction d’impôt pour frais de scolarité. Il crée une taxe de 2 € sur les petits colis <150 € expédiés depuis des pays tiers, visée à 600 M€, et fiscalise l’ensemble des produits à fumer ou vapoter (recettes additionnelles attendues après 2026: 120 M€). Côté indépendants, la franchise de TVA serait fixée à 37 500 € (25 000 € dans le bâtiment), après la suspension d’une réforme plus ramassée en 2025. Pour le contexte politique et procédural, voir LCP et l’analyse de Le Monde.
- 23 niches supprimées: simplification et rendement budgétaire immédiat.
- Taxe colis: réponse à des pratiques de prix agressifs hors UE, neutralité concurrentielle visée.
- Vapotage: alignement fiscal et signal de santé publique.
- Franchise TVA: stabilité pour les micro-entrepreneurs, ajustement sectoriel pour le bâtiment.
Au regard des contraintes de dette et de taux, l’investissement public est concentré sur des priorités stratégiques, tout en préservant le socle des aides sociales dans le champ du PLFSS. Voir aussi les enjeux macro sur la dette et la note France dans les analyses d’Ekioz: dette publique, taux d’emprunt et notation abaissée. L’équilibre reste délicat dans un cycle financier exigeant.
Entreprises, compétitivité et emploi public : les autres curseurs du PLF
Instaurée en 2025, la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises est reconduite pour un an avec un rendement réduit à 4 Md€. Elle coexiste avec l’accélération de la suppression de la CVAE (extinction visée en 2028, coût 1,3 Md€), signal pro-compétitivité sur les impôts de production. Côté effectifs, le texte prévoit 3 119 postes de fonctionnaires en moins en 2026, dont 1 735 au sein des opérateurs et agences de l’État, dans la lignée de recommandations régulières sur la rationalisation du périmètre public. Pour un cadrage opérationnel, consulter le suivi sur assemblee-nationale.fr et les éléments de contexte sur economie.gouv.fr. Pour le prisme « agences », voir aussi la note d’Ekioz.
- Surtaxe grandes entreprises: ciblage des groupes au CA ≥ 1 Md€, rendement transitoire.
- CVAE vers zéro en 2028: signal pro-investissement et compétitivité.
- 3 119 suppressions nettes de postes: recherche d’efficience de l’appareil public.
- Références utiles: vie-publique, budget.gouv.fr, France Bleu.
Cas d’usage: « Métalix Industrie » (CA France de 1,4 Md€) arbitre son investissement public-privé avec les territoires en intégrant la surtaxe et l’extinction future de la CVAE; une TPE du bâtiment ajuste son seuil de TVA à 25 000 €, tandis qu’un e-commerçant (« ShopDirect ») revoit ses frais de livraison avec la taxe colis. Pour un éclairage supplémentaire, lire les analyses d’Ekioz sur l’« année blanche » et la trajectoire d’économie ici et les leviers d’économies structurelles là. Au total, la crédibilité de la loi de finances reposera sur l’articulation fine entre recettes temporaires, compétitivité et soutenabilité sociale.
