Rapport de la Cour des Comptes : Pression des domaines skiables face au changement climatique

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Le principal syndicat des remontées mécaniques françaises, Domaines skiables de France (DSF), est en conflit avec la Cour des comptes à cause d’un rapport critique sur l’adaptation des stations de ski au changement climatique. Le président de DSF a exprimé son mécontentement et évoqué la possibilité de saisir une juridiction supérieure si nécessaire. La Cour des comptes a révélé un rapport sévère, soulignant que les politiques actuelles reposent principalement sur la production de neige. Selon ce document, toutes les stations seront impactées d’ici 2050, sauf quelques-unes. Des recommandations ont été formulées pour mettre en place des plans d’adaptation au changement climatique et conditionner le soutien financier public à ces mesures écologiques. Il est également question de créer un fonds pour financer la diversification et le démantèlement des installations obsolètes, alimenté par une taxe sur les remontées mécaniques.

Alimenter le débat avec un document

Les études scientifiques prévoient une baisse de l’enneigement d’ici à 2050 due à la hausse des températures. La Cour des Comptes a publié un rapport, suscitant la colère des acteurs de la montagne qui estiment qu’il comporte des inexactitudes et jette le discrédit sur leur filière. Le principal syndicat des remontées mécaniques, Domaines Skiables de France (DSF), a envoyé une lettre au Palais Cambon pour demander une rectification du rapport. Ils reprochent à ce document de nuire à la qualité du débat et à la réputation des stations. DSF demande également des comptes à la Cour des Comptes concernant plusieurs points, notamment l’appréciation indifférenciée de la situation des stations face au changement climatique.

Interprétations considérées comme fausses

Selon une étude, les grandes stations de ski en France attirent 80% des skieurs. Certaines stations espèrent prolonger leur activité au-delà de 2050 malgré les prévisions climatiques. Les remontées mécaniques contestent le calcul des volumes d’eau utilisés pour la neige artificielle et accusent la Cour des Comptes de manquer de précision dans ses rapports. Ils affirment que leurs revendications sont basées sur des faits concrets fournis par des organismes tels que la Préfecture, le CNRS et l’INRAE.

Une méthode contradictoire mais

La Cour des comptes a présenté sa méthodologie dans la presse en février, affirmant qu’elle était transparente et contradictoire. Pourtant, l’association de défense des usagers des services publics estime que cela ne suffit pas. Elle demande à ce que la présentation des chiffres ainsi que leur contexte soit modifiée dans le document initial. Selon Alexandre Maulin, il existe des précédents permettant de réaliser de telles corrections et il n’exclut pas la possibilité de saisir une juridiction plus élevée si nécessaire, même si ce n’est pas son objectif principal pour le moment.

La Cour des comptes et la Chambre régionale des comptes Auvergne Rhône-Alpes n’ont pas encore répondu à cette requête. Une lettre recommandée devrait arriver sur leur bureau en début de semaine prochaine.